A quelques jours des résultats du Ballon d'Or édition 2013, un Portugais est encore lice pour s'octroyer le titre, en la personne de Cristiano Ronaldo. Mais pour réellement comprendre quelle importance peut revêtir ce genre de nominations, il est important de ne pas oublier quels sont les personnalités à lui avoir donner toute sa renommée.

Le joueur portugais de Benfica

Disparu il y a peu, Eusebio a été le premier des trois joueurs de nationalité portugaise à remporter le Ballon d'or, prix récompensant le meilleur joueur de football sur une année civile. L'occasion de revenir sur la carrière d'un des joueurs les plus marquants de l'histoire du ballon rond.
Bobby Charlton a gagné la coupe du monde. Georges Best avait ses phrases mythiques. Garrincha a gagné deux coupes du monde, et en plus avait une jambe plus courte que l'autre. Eusébio, malgré une notoriété moindre à l'heure actuelle, faisait pourtant partie de la même génération de joueurs. Et à leur instar, il a régné sur le football européen. Bien qu'ayant joué pour dix équipes différentes au cours de sa carrière, Eusébio fut indéniablement un joueur de club : celui du Benfica Lisbonne. Quasiment 80 % des matchs qu'il a joué en professionnel, hors matchs internationaux, l'ont été avec la tunique du Benfica sur les épaules. Il reste à Lisbonne pendant quinze ans, et le quitte avec une moyenne d'1,075 but par match, des statistiques que les meilleurs joueurs actuels n'atteignent pas, que même Pelé n'a pas égalé.
Son palmarès à ce titre là est donc fourni, avec la bagatelle de onze titres du Portugal. Le club encore aujourd'hui est le plus titré du pays, notamment grâce à cette rafle. Et il a participé à mener le club sur le toit de l'Europe, à l'occasion du premier et jusqu'ici seul titre européen. En 1962 il gagne en effet la version de l'époque de notre Ligue des Champions. Il a alors 22 ans, et tout le poids de l'animation offensive de l'attaque lisboète sur le dos.

Une icône portugaise

Eusébio est également un symbole dans son pays. Avec ses origines mozanbicaines, il est issu de l'une des colonies avec qui le Portugal a connu le conflit le plus violent, et pendant quasiment dix ans. Pourtant bientôt il devient cette perle adulée par tous en métropole. Et pour cause, Eusébio reste aujourd'hui l'un des membres du meilleur parcours qu'a réalisé le pays lors d'une Coupe du monde. Lors de l'édition 1966, le Portugal échoue en demi-finale contre L'Angleterre, l'équipe qui joue chez elle et future gagnante du titre. Depuis, le Portugal n'a jamais fait mieux qu'un huitième de finale.
Passé le milieu des années 1970, Eusébio en terme de football c'est surtout une multiplication de contrats, même s'il parvient à glaner deux championnats nationaux, aux Etats-Unis et au Mexique. A l'instar de Pelé ou d'un Georges Best il profite de cet Eldorado nouveau : le championnat américain qui est en manque de star.
Cela ne l'empêche pas d'avoir marqué son pays, et les références nombreuses de Pauleta, ou plus récemment de Cristiano Ronaldo, à son nom prouvent à quel point la marque laissée par Eusébio est profonde dans l'histoire de sa discipline.