Retour sur la finalité de cette saison 2013 du tournoi de tennis Wimbledon qui opposa en finale les deux meilleurs joueurs au monde : Andy Murray et Novak Djokovic.

La revanche des britaniques sur leur térritoire

Des quatre tournois du Grand Chelem, Wimbledon est peut-être le plus atypique. Du fait de sa surface, le gazon, la moins répandue du circuit, réussir une performance à Wimbledon recèle une saveur particulière. L'organisation du tournoi elle-même tient à ce particularisme, notamment au travers de son code vestimentaire. Wimbledon impose en effet des tenues classiques blanches, pour les participants.

Pourtant, cette identité très britannique réussit peu aux locaux, puisque le dernier Anglais à remporter Wimbledon remonte à 1935. La finale de 2013 proposait une affiche entre le premier et le second mondial, Novak Djokovic et Andy Murray, mais surtout offrait la possibilité à un Anglais de rentrer dans l'histoire. Le choc des titans Andy Murray a souvent fait preuve d'un comportement déroutant sur les courts, alternant nonchalance et frustration expressive. A Wimbledon cependant il a régulièrement fait preuve d'une détermination certaine, ayant même il y a quelques années porté la réplique exacte du vêtement de Fred Perry, l'ancien vainqueur anglais du tournoi. Il avait face à lui, cette année, le meilleur joueur du monde en activité, le serbe Djokovic, lui aussi determiné après avoir laissé filé Roland Garros et s'être éprouvé en demi-finale contre Del Potro. Néanmoins, Murray aussi avait souffert en demi-finale de ce tournoi de tennis, les conditions physiques des deux joueurs étaient donc les mêmes. Et très vite c'est bien Murray qui prend l'ascendant sur son adversaire, avec Un Djokovic rapidement sous pression sur son service, qui finit par le perdre. Les échanges sont longs et rudes, l'engament physique total.

L'Ecossais parvient à prendre le premier set, en ayant breaké, mais en ayant été debreaké et en ayant du sauver des balles de break sur son service. Le deuxième set est mené tambour battant par un Djokovic décidé à redresser la situation, mais à peine a-t-il pris le service d'Murray que celui-ci debreak. Et après avoir sauvé son service Murray prend à nouveau celui de Djokovic, qui voit là s'envoler la seconde manche. Djokovic est alors, malgré sa motivation, dans un creux, faisant beaucoup de fautes face à un Andy Murray qui y a cru dès le début du match. Le Serbe semble atteint psychologiquement, et perd sa première mise en jeu au troisième set. Il s'agira alors pour Murray de simplement conserver son service pour remporter le match. Mais mené 2 à 1, Djokovic règle la mire pour marquer trois jeux d'affilés, et laisser au public l'impression qu'une remontée fantastique est à l'oeuvre.

Pourtant Murray ne sort pas du match, reste confiant, et retrouve son tennis du début de match, faisant de cette mauvaise passe un feu de paille pour Djokovic. Ce dernier encaisse à son tour trois jeux d'affilés, et laisse donc Murray se retrouver en position de servir pour le match. Les choses sont alors bien complexes pour Murray, parce qu'à trois reprises dans une telle situation il fait face à des balles de break, car comme le grand joueur qu'il est Djokovic sait serrer le jeu quand il est en difficulté. Seulement l'occasion est trop belle pour Murray, qui parvient finalement à remporter ce jeu, à 6/4.

Murray remporte donc ce Wimbledon tant désiré pour un Ecossais trustant les premières places du classement depuis quelques temps déjà. Et si la victoire en trois sets laisse paraître une issue simple, il y a eu bataille, et Murray fort de cette solidité mentale peut regarder, en tant que deuxième joueur mondial, la dernière marche du podium avec envie.